Ce matin, pas chaud, pas chaud. Je monte à Sunnegga pour commencer. Il fait 3C. J’ai donc deux Icebreaker 200 manches longues, mon coupe vent Gore-Tex, pantalon de ski de fond, pantalon de MTB par-dessus, faux col et tuque Icebreaker aussi sous mon casque. Il faut mettre des couches, parce que là-haut, pas chaud, pas chaud. Les photos se feront plutôt rares étant donné la température et que j’en ai pas mal depuis mes 5 séjours ici.
En sortant de Sunnegga, tous les sommets de 3000m et plus portent leur manteau blanc contrairement à hier. Pendant que la pluie arrosait Zermatt toute la nuit, c’est la neige qui tombait en haute altitude. En quittant l’hôtel ce matin, encore quelques gouttelettes tombaient. Arrivé à 2288m et au-dessus des nuages, je confirme c’est glacial. Mais comme je suis bien habillé, ça va aller pour descendre, sauf pour les mains, je n’ai que des gants de MTB d’été, pas mes gants de fatbike.
Au lieu de rester à l’hôtel, je suis monté ici pour rouler encore, donc je descends le sentier de descente. J’aurais toujours pu redescendre via la station du Sunnegga mais je suis ici pour prendre l’air de la montagne. Je roule.
J’ai bien fait deux arrêts, plus pour me réchauffer les mains, et essuyer mes lunettes puisqu’il tombe une petite pluie fine, conséquence de rouler dans les nuages chargés d’humidité, et pas chaud en petits gants d’été. Je décide de remonter encore au Sunnegga, si ça se dégage plus haut, je poursuivrais vers Blauherd. En sortant à Sunnegga, encore dans les nuages, et plus haut, c’est pire. Donc j’attends un peu.
Pendant ce temps, le groupe de cor des Alpes s’installe à la sortie. Ils jouent aux plaisirs des touristes, et moi je me lance vers Findel. Il y a encore une pluie fine qui tombe, mais rien de menaçant pour le moment. La température s’est légèrement réchauffée mais ça demeure froid. De Findel, je prends le premier sentier que j’avais roulé en 2015 pour me rendre à Zermatt.
Arrivé à Zermatt, le ciel semble se dégager alors j’opte pour monter à Furi, voire Riffelberg si c’est beau. Une fois dans le télécabine, il pleut jusqu’à Furi. En sortant, j’attends que ça passe. Et je me lance plutôt dans la Kate Moos direction Zermatt. Arrivé au village, je tourne le dos, et c’est à nouveau dégagé.
Je vais me chercher un sandwich et un biscuit sourire. Je remonte à Sunnegga, et il fait beau, alors je poursuis à Blauherd pour aller manger mon lunch. Le temps de finir mon sandwich qu’à l’ouest, il neige et ce sera comme ça tout le reste de la journée. En montant encore vers le lac Stellisee, je vois un touriste pied nu en croc dans un sentier. Bonne chance tant pour la température que pour le sentier accidenté.
Pour éviter de me faire prendre par le mauvais temps, direction Findel, et je verrai pour la suite. Plus je descends, plus la neige s’intensifie sur le Matterhorn et les alentours de Zmutt.
Après Findel, je décide de repasser sur la Gnarly Trail. Il y aura une petite pluie fine, mais encore rien de menaçant, ni de gênant. Les racines sont glissantes, il faut juste y aller molo. À la fin de la trail, bonhomme sourire ne sourira plus.
À partir de ce point, j’ai 3 options. Poursuivre ma descente sur un sentier de randonneur, descendre via le chemin de montagne, ou bien remonter le chemin de montagne. Je sais que dans quelques 500-700 mètres, je croiserai le sentier de descendre de ce matin, mais il faut quand même monter un petit 80 mètres de dénivelé. Alors je monte.
Arrivé presqu’à la hauteur de Patrullarve (2000m), je dépasse un homme qui marche en rond, le pas lent. Je poursuis ma montée, je ne suis qu’à une vingtaine de mètres du sentier de descente. En me retournant avant de me lancer dans la descente, l’homme est au sol et deux travailleurs se jettent sur lui. Il racle très fort. Je descends. L’un deux vient me voir. Je lui demande s’il a besoin d’aide. Est-il juste fatigué? Son état n’est pas très encourageant. Il arrête de respirer momentanément et le second travailleur essaye de le maintenir éveiller? Je demande si c’est un arrêt cardiaque, aucun ne sait. Par radio, ils ont demandé de l’aide à la station de Sunnegga, mais ils ont répondu que ça prendrait 20-25 minutes pour descendre en camionnette. J’offre de descendre à toute vitesse à Zermatt et demander secours.
Arrivé au premier hôtel que je croise, j’entre et demande de l’aide. La réceptionniste parle français et elle appelle les services de secours, soit les paramédicaux par hélicoptère. Elle me sert de traductrice et je donne le peu d’information que j’ai. L’hélicoptère décolle à l’instant. Merci.
Je poursuis ma descente vers Zermatt, et je décide de retourner sur les lieux. Comme je n’ai pas de eMTB, je dois remonter à Sunnegga et descendre la moitié de la piste pour retourner à l’endroit.
Il commence à neiger de mon côté en sortant de Sunnegga, pas grave, je descends. Presqu’à destination, j’entends l’hélicoptère mettre les moteurs en marche. Il évacue le blessé. Je vais rejoindre les deux travailleurs, et ils sont maintenant avec d’autres cyclistes. Le monsieur, en me voyant arriver, vient me remercier. Je demande ce qu’il en est, il me dit dans un anglo-allemand, qu’il s’agit d’un arrêt de circulation, donc j’en déduis d’un arrêt cardiaque. Il a reçu deux intraveineuses et les soins appropriés avant de quitter en hélicoptère. Il est sauvé.
Les services d’interventions sont quand même assez rapide. L’hélicoptère est en opération toute la journée pour du transport de matériaux en montagne, et sur appel, il redescend à sa base à Zermatt, prend l’équipe médicale, et remonte sur le lieu à intervenir. J’ai eu le temps de descendre à un hôtel, expliquer le tout en 10-12 minutes, poursuivre jusqu’à Zermatt, remonter à Sunnegga, et redescendre, tout ça en presque 45min.
Ça mérite une crêpe aux chocolats noirs Suisse. Avec ce froid et cette météo changeante, il n’a pas fait plus de 8C, fin de la journée sur deux roues. Je retourne à l’hôtel et douche chaude. Je sors en ville pour ma crêpe, et encore flâner dans le village.
Je déambule ça et là, je recroise le groupe de cor, et plus tard le troupeau de chèvres.
À 18h, on ne voit plus le Matterhorn, et il pleurera toute la soirée et la nuit. Ce soir, je vais manger au restaurant de mon hôtel, le Spycher, l’une des meilleures tables à Zermatt. Présentation très soignée, services impeccables, et surtout une offre de plats typiques du Valais et de Zermatt (soupe aux foins, par exemple), tous excellents. Ça fond en bouche. Facture très salée à la hauteur de la qualité servie.
Comme à mon arrivée à Zermatt il annonçait que de la pluie continue mercredi, jeudi et vendredi, je n’ai pris qu’une passe de vélo de 3 jours. Et il s’avère que la météo en a joué autrement. Demain je flâne et prépare mon retour. J’aurais un dernier transfert à faire vers l’aéroport et serai à la maison pour le weekend. J’ai une activité de mon club auto dimanche, mais ce sera trop juste pour y participer, ça ira au weekend suivant.
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