En me levant ce matin, tout le Valais est arrosé, et il pleut depuis cette nuit. Ce n’était pas annoncé hier soir aux prévisions météorologiques, je vais faire avec. Je peux donc prendre mon temps, pas de stress pour prendre un train, il pleut, et ce sera comme ça jusqu’à 9h. Petit déjeuner, et je revois deux options basées sur les prévisions à deux endroits complètement opposés et distant de 90km l’un de l’autre. Il y aura même de la neige dans les hauteurs de Zermatt et Saas-Fee.
Après avoir sagement pesé le pour et le contre des deux options, j’opte pour les 2200m au Grimselpass. Demain, j’irai à Saas-Fee. Il annonce de la pluie jusqu’à 12h sur le Grimselpass, et également sur Saas-Fee aujourd’hui. Ce ne sera pas plus chaud que 12C à Saas-Fee alors qu’au Grimselpass, il fait 14C et ça se réchauffera de quelques degrés.
J’achète sur l’App CFF mon billet de train, le billet pour mon vélo, et il faut également payer un frais pour réserver une place sur l’autobus qui relie la station de train d’Oberwald au Grimselpass. Il y avait deux possibilités en avant-midi, celle de 8h34 (il pleuvait partout) et le train de 11h08.
J’en profite pour visiter à pied la vieille partie du village de mon camp de base dont on y fait vite le tout également. Ça s’est dégagé rapidement après la pluie mais à l’est, on voyait que ça tombait toujours.
Pour la petite histoire, Oberwald a été mon premier village visité lors de mon séjour en vélo route en 2012. J’y avais séjourné deux nuits pour faire les ascensions du Furkapass (2429m) et du Grimselpass (2164m). Le premier a été monté en moins de 90min et le second sous la pluie battante, grêle et neige. Les deux cols n’étaient pas encore ouverts pour la saison, mais en vélo, on pouvait y passer à nos risques d’avalanches. Au sommet du Grimselpass, il y avait encore 3m de neige et la route pas encore ouvert pour basculer à Meiringen. On a d’ailleurs croisé le souffleur pour ouvrir la route.
À 11h, je me présente d’avance sur le quai après avoir été à l’épicerie faire des provisions. J’ai la voiture presque pour moi tout seul, mais à Brig, la voiture se remplie. La majorité vont descendre entre Morel et Fiesch pour monter avec les téléphériques soit à Riederalp, Bettmeralp, ou Fiescheralp, pour de la randonnée. Après Fiesch, je continue pas mal seul vers Oberwald.
L’agent de validation des billets vient me faire la jasette. Vous faites un beau voyage, me dit-il? Je suis surpris, est-ce qu’il voit tous mes transits en train quand je présente mon billet sur l’App? Non, il se rappelle que je suis le seul qui descend à Oberwald et sur mon billet la destination finale est Grimselpass. Bonne mémoire le monsieur. Il y a toujours un ou deux contrôleurs de billets par train, et ils ont vraiment une bonne mémoire. Au quai, ils vérifient qui montent, et dans quelle voiture, et ne demande les billets aux derniers montants. Une fois validée, ils ne redemandent plus. Je lui demande s’ils sont toujours assignés aux mêmes trajets. Non, aujourd’hui, il fait Brig-Andermatt, après, Andermatt-Luzern, et il revient sur Brig.
Pour les besoins de la photos, notez qu’il est interdit de mettre ses pieds sur la banquette (et ce n’est pas poli), mais juste pour dire que même s’il faisait déjà 27C en quittant (oui j’avais déjà chaud), j’étais quand même habillé en long, 14C, ce n’est pas chaud en altitude. J’avais cette fois-ci ma veste de pluie en plus, mais dans mon sac à dos de 14lbs.
Ça prendra 130min pour relier le sommet du col du Grimselpass par train et bus. En route, je revois en sens inverse la route que j’avais fait en vélo route de Oberwald à Genève en 2012. Je me rappelle très bien d’un arrêt à la chapelle sur Kapellenweg en sortant de Gluringen, et les villages de Munster et Ulrichen. La revoici de loin comme les villages.
Arrivé à Oberwald, il y a 12min d’attendre pour le bus #161 qui monte au Grimselpass. Ça ne prendra que 23min contrairement au 90min en 2012. Voici Oberwald, mon premier camp de base en 2012.
La dernière fois que j’avais passé cette pancarte, les trois cols marquaient CLOSED, mais j’avais quand même monté en 2012 en vélo route le Furkapass sous un ciel radieux, pour le redescendre sous la pluie, et le lendemain, le Grimselpass sous la pluie, grêle et neige. Maintenant, ils sont tous ouverts, une chance. Les quatre prochaines photos sont prises à bord de l’autobus, je n’ai pas monté le col cette fois-ci en vélo.
Arrivé au sommet, photo d’usage et je rejoins le lac et le sentier. En 2012, la route au sommet n’était pas encore déneigée, donc je n’avais pas vu le lac et les alentours, l’ascension c’était terminé à la pancarte du col.
Des membres du club Porsche des Pays-Bas étaient de passage. Un des gars me demande ce que je fais ici, je lui répond que je redescends par sentiers dans la vallée du Rhône, eux file vers le Furkapass. Je leur dis qu’ils ont choisi de belles routes.
En lui disant que je suis du Canada, il me dit vouloir un jour aller rouler au Canada, mais je le console en lui disant que les routes alpines suisses sont pas mal plus belles. Il y a bien la Cabot Trail longue de 300km qui est à faire, ou la 138 dans Charlevoix, mais jamais ils auront des cols aussi beaux qu’en Suisse. Il me dit que nous avons les Rocheuses pas loin, c’est relatif. Mais jamais vous y roulerez des cols aussi majestueux dans les Rocheuses, ça n’existe pas.
La montée nord du col à partir d’Innertkirchen est sous les nuages aussi. Initialement, je voulais descendre au barrage, mais à l’heure qu’il est, je n’opte pas pour l’option. Les travaux ne semblent pas terminés puisque le réservoir n’est pas encore à sa pleine capacité et que l’ancien barrage n’est pas encore submergé.
Je demeure du côté Valais et j’essaye de trouver le début du sentier pour MTB. J’y vois bien quelques sentiers de randonnées mais je me fais regarder par certains marcheurs. Je remonte la route un peu pour enfin trouver le sentier. Il y a aussi beaucoup de motos qui prennent la pause au sommet (plutôt leur propriétaire). Après le vélo route, le MTB, l’auto (en Italie), et en bus aujourd’hui, il me restera que des cols à faire en moto.
J’arrive à trouver le début du sentier pour basculer du côté Valais. Mais je me fais regarder avec de gros yeux par deux gars, alors je reviens sur mes pas et monte plus haut, j’y vois la pancarte du vélo blanc sur fond rouge. Les sentiers randonneurs et MTB se rejoignent quelques mètres plus loin, avoir su. Je dépasse les deux gars et je roule. Au début, ça fait la moitié du tour du lac Totesee (2160m) pour ensuite prendre de l’altitude. Le sentier est l’ancienne voie des muletiers, et lui, semble être une ancienne voie romaine. Par endroits, le pavé (de grosses pierres pas toujours de niveau) fait penser aux anciennes voies romaines en montagne.
Comme je cherchais la fraîcheur, alors normal d’y trouver encore de la neige à plusieurs endroits au dessus des 2200m. Mais elle n’y restera pas encore longtemps.
Plus ça monte, plus il y a des passages sur neige. J’essaie au maximum d’éviter de passer dessus, on ne sait jamais s’il n’y a pas une cavité dessous, un gouffre, ou juste un gros trou d’eau. Autrement, si c’est sur le sentier, il n’y a pas de problèmes.
Je poursuis mon petit bonheur de chemin. Je n’y rencontre personne, même pas de quadrupèdes. La température est tout à fait confortable. 14C en arrivant au col, et 22C en roulant. Sur les montées, c’est moi qui réchauffe, et pas la température. Le sentier est un sentier de randonneurs. Certains passages sont très roulants, d’autres, il faut y aller à vitesse modérée, aux risques de tomber. Et comme je suis tout seul, inutile de prendre des risques, bien qu’ici, c’est minime.
À la première intersection, je peux couper court et opter pour descendre sur Oberwald, mais je poursuis dans les hauteurs.
À une autre intersection de sentiers, j’opte pour monter, j’en aurai pour quelques 260m de dénivelé plein soleil, sur une pente entre 12 et 18% tout le long. C’est bon pour le cardio. Je monte.
J’arrive enfin sur un plateau de moins de 200m que ça redescends pour remonter l’équivalent de ce qui vient d’être monter. Je poursuis sur le sentier, de toute façon, c’est le seul. Pas d’option ici. Depuis la montée, le sentier de randonneurs est maintenant un chemin de montagne, plus roulant pour une ascension.
Après cette autre ascension, pause photo. On voit au fond (j’ai oublié de prendre des photos avant) le Furkapass qui est mon premier col gravi en vélo de route. Souvenirs 2012.
Le sentier se poursuit par une longue descente vers la vallée pour rejoindre Ulrichen (1346m). Cette fois-ci pas de sentiers de randonneurs, il s’agit de l’accès dans les hauteurs pour les fermiers et le bétail. Certains secteurs se descendent pas mal vite, mais d’autres, la surface n’est pas stable.
D’ici, on voit de l’autre côté le col du Nufenenpass (2478m). Un autre défi futur ajouté sur ma liste vélo route. Je poursuis la descente. Et comme les autres jours, plus je descends, plus ça se réchauffe.
Il est près de 15h, la pause lunch sonne. Je suis encore à 1549m. Il me reste encore quelques 200m à descendre, mais je prends une pause « freinage » en même temps.
Arrivé sur Ulrichen, tour du village, il fait vraiment très, voire trop chaud. Je sors du village pour rejoindre la gare plein soleil mais le prochain train est dans 30min. Je décide de descendre au prochain village, Munster. Je pensais que ça descendait en prenant la route régionale je me suis trompé. Ça monte encore. J’arrive même à dépasser un cycliste route. Tout d’un coup, plus d’eau. Toujours quand j’en ai besoin. Rendu à Munster, il n’y a pas une ligne droite entre la route et la gare, donc quelques arrêts photos mais pas de temps pour faire un arrêt à l’épicerie du coin que je ne croiserai pas, j’ose croire qu’il y aura un point d’eau en gare. Il fait chaud, toujours aussi chaud. J’achète deux billets de train et j’attends 2min.
À l’arrivée du train, il est plein, je vais donc encore une fois faire le trajet debout à côté du vélo. Il devrait y avoir des billets de train réduits pour ceux qui voyagent debout à défaut de places libres. Je dois tenir 1h30 par cette chaleur à bord (la première classe est climatisée, pas l’espace vélo) sans boire.
Arrivé à l’hôtel, je sécurise mon vélo et je cours à l’épicerie à moins de 150m pour acheter une bouteille d’eau froide de 1,5 litres dont j’ajouterai encore deux pastilles d’électrolytes. Je vais passer au travers en moins de deux.
Lessives, douche et je sors souper vers 20h00. Sur la grande petite place publique, il y a la foire des producteurs locaux: vins, fromages, viandes et saucissons sont offerts pour dégustation et ventes. Après avoir fait le tour des kiosques, je m’installe en terrasse dans un restaurant italien pour poursuivre mon blogue.
Demain, direction vers la fraîcheur de Saas-Fee (1800m) et dans les hauteurs de Saas-Grund à Kreuzboden (2400m). Il annonce de la pluie tôt le matin, et passage nuageux toute la journée.
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