Ce matin, la température s’annonce parfait en altitude comparativement au 35C attendu dans la vallée. Sauve qui peut, vite à la montagne. Pour relier Saas-Fee, il faut moins d’une heure en autobus. Encore une fois, il faut payer pour mon passage, pour mon vélo, et pour réserver une place pour le vélo. Le tout est en règle, c’est un départ. À partir de Visp, ça me fait que monter, aucun plat, aucune pente descendante, et ce de 646m à 1800m d’altitude. Pour le retour, pas question de reprendre le bus, mal pris, je me laisse descendre sans effort.
Saas-Fee est un peu la station de ski sœur de Zermatt. Situé dans la même région, mais de l’autre côté de la chaîne de montagne Mischabel, elle est situé à 1800m. À la porte du village, il y a un grand stationnement étagé, et aucune voiture n’est permise dans le village. Il n’y a que des voiturettes électriques, comme à Zermatt. En ce samedi matin tôt, tout est encore fermé, sauf l’épicerie du coin.
À vélo, je parcours toute la longueur du village jusqu’au pied des Allalinhord (4027m), Alphubel (4206m), Taschhorn (4491m) et j’en passe, qui surplombent le village. Entre ses pics de plus de 4000m et le village, il y a plusieurs terrains de soccer où des compétitions ont lieu. Retour au cœur du village, épicerie pour le lunch, et je descends dans la vallée à Saas-Grund (1558m) pour joindre le télécabine qui mène à Kreuzboden (2400m).
Je n’ai pas trouvé la trail qui descend sur Saas-Grund, elle partait probablement de 150-200m plus haut. Pas grave, je suis ici pour aller essayer les pistes de descentes à Kreuzboden. Arrivé à la station des télécabines qui permettent de joindre le départ des pistes, la préposée m’indique qu’il y a quelques pistes, je dois consulter la carte (elle la vend 10CHF) et je paie les 48CHF demandé (en rédigeant ce texte, j’ai oublié de faire appliquer mon 50%, trop tard) pour le day pass.
C’est nuageux, mais ça ne devrait pas tomber. S’il pleut, ce sera en fin d’après-midi suivant les prévisions. Mais en altitude, ça peut changer rapidement.
Arrivé à Kreuzboden, il y a un petit parc d’amusement pour les enfants, comme à plusieurs endroits en montagne. Il y a trois pistes écoles de descentes, alors étant nouveau ici, je vais me faire la main. Pistes verte, bleue et rouge. Pour y accéder, il y a un tapis roulant qui mène aux départs. Pour être sûr de mon niveau, je commence avec la bleue. Trop facile, je remonte faire la rouge, il y a deux débutants, donc je fais la verte. Je remonte, et je descends la rouge. Maintenant, je suis un expert.
Trop tôt encore pour casser la croûte, même s’il est déjà midi. Je me lance dans la seule piste de descente ici (je pensais qu’il y en avait plusieurs). Je me lance, et fais quelques arrêts photos. Certains endroits sont encore à travailler, d’autres sont sur surface instable, mais la bonne majorité est vraiment bien travaillé, c’est béton et roulant.
Je remonte et je redescends d’un trait avec la caméra 360 sur la tête, ça prendra les photos tout autour de moi sans que j’aie à arrêter. En voici quelques unes. Le sentier de descente part à 2400m et se termine à Triftalp (2070m).
Voici Triftalp. Photo de loin et je remonte à Kreuzboden. Maintenant, l’heure de la pause a sonné. Je monte une dizaine de mètres plus haut pour joindre le lac Kreuzboden, photos d’usage et pause lunch. Je texte mon frère pour vérifier s’il a toujours mon positionnement en temps réel même quand je suis à la montagne. Ça fonctionne toujours.
À la station des télécabines, il y a deux restaurants, et un petit bike shop qui répare et loue des eMTB. Je vais m’informer si à partir du sommet du Hohsaas (3101m), je peux trouver une trail qui se descend en MTB. Il m’indique qu’il y a deux sentiers de randonnées. C’est très accidentés sur surface très instable pour la randonnées. Il y a une couverture de neige encore sur certains passages, et il y a des passages dans l’eau (petits torrents). Il me propose d’y monter avec mon vélo et d’évaluer moi-même. Ce que je fais, ça ne coûte pas plus cher, toutes les remontées sont incluses dans mon day pass.
J’ai déjà écrit dans mes autres voyages en Suisse que certains glaciers sont couverts l’été pour freiner leur disparition. En revoici un exemple.
Rendu à 3101m, on ne voit plus rien. Les nuages ont descendu sur les sommets. Je finis par ne pas voir grand chose au bout du nez, je redescends en cabine, c’est plus prudent. De plus, les deux sentiers ne sont pas vraiment roulants en MTB. Les vacances ne sont pas terminés, donc mot d’ordre reste prudence. On n’y voit pas plus sur la descente. Ça montre comment ça peut changer vite en altitude.
Et de nouveau en dessous des 2650m, tout est beau, les nuages étant au-dessus. Je redescends la #581 une troisième fois. Au bike shop plus tôt, on m’avait dit que si des sentiers de randonnées serrés à flanc du vide à certains endroits ne m'effraie pas, je peux aussi prendre deux sentiers qui mène dans la vallée, autrement pour y descendre, soit les télécabines, soit le chemin de montagne, deux choix pas très cool en MTB.
Rendu à Triftalp, je décide d’essayer un sentier de randonneurs vers Saas-Grund. C’est déjà plus l’fun que les chemins de montagnes des deux derniers jours.
À 1758m, le sentier sort sur la route de montagne, à ma gauche à 20m, il y a une petite chapelle Z’Josefsch Kapelli et un vieil homme debout à côté de sa petite voiture électrique. En me voyant sortir du bois (il entendait ma clochette venir), il me regarde furieux et m’engueule en allemand. Je comprends qu’il est furieux de me voir emprunter un sentier de randonneurs, et il me dit de prendre le chemin de montagne. Je garde le sourire et lui demande, vous parlez français, ignorant qu’il m’engueule. Il claque la porte de sa voiture et continu à me crier. Je ris simplement. À la station des télécabines, la dame m’a dit qu’en respectant les randonneurs, je peux rouler sur tous les sentiers dont les secteurs des télécabines couvrent. Alors, j’étais dans mon droit, et de toute façon, je n’ai croisé personne depuis Triftalp si ce n’est ce type furieux et enragé pour rien. De la chapelle, je prend une photo de Saas-Grund plus bas.
Je poursuis dans le sentier de randonneurs jusqu’à la station de télécabines. J’ai le choix de remonter encore pour profiter de ma day pass, on continuer ma route vers mon camp de base, qui est 25km plus loin, mais surtout que je dois compter plus de 2hrs pour le faire par le sentier qui est en montagnes suisses. Arrivé au départ du sentier à Saas-Balen (1488m), le sentier est fermé pour cause d’éboulis. J’en ai vu partout des éboulis, des arbres tombés, des sentiers défoncé par des torrents. Donc normal de voir une section d’un sentier fermée. Plan B, prendre la route Saastalstrasse qui relie Saas-Fee à Stalden-Saas. Cette route ne fait que descendre sans plat, sans faux plat, ni montées. Que de la descente. En MTB avec de gros pneus de 2,5po, ce n’est pas l’idéal. De plus, il y avait un vent contraire, tellement fort que pour toute la descente, je n’utilisais les freins que dans les courbes. En ligne droite sans freinage, je dépassais rarement les 40km/h tellement le vent soufflait fort. Par endroit, je voyais le sentier de l’autre côté de la rivière, mais pas toujours d’accès visible de mon côté, j’ai finalement filé jusqu’à Stalden-Saas où je suis retombé sur le sentier qui poursuit la descente jusqu’au Rhône (646m).
Encore une fois, en franchissant les 1000m, je frappe encore un mur de chaleur et surtout d’humidité suffocante. Il fera jusqu’à 37C plus bas, et même en prenant de la vitesse, l’air est toujours aussi chaud.
La descente se poursuit, pas le choix, je dois rejoindre mon camp de base climatisé. Encore la même chanson, je manque d’eau à 30min avant d’arriver. Je dois tenir jusqu’à l’épicerie. Entre temps, je me retrouve entre les vignes, mais encore une fois, les raisins ne sont pas encore à maturité.
En sortant du très petit village de Riti (700m), je croise le pont Zer Briggu. Je n’ai pas à le traverser pour rester sur le sentier. Photos et je poursuis ma descente. J’ai besoin d’eau froide, très froide.
Arrivé en ville, premier arrêt à l’épicerie pour acheter deux bouteilles de 750ml d’eau froide (ce sont les seules réfrigérées). Je craque une pastille d’électrolyte dans chacune et je cale la première avant même de remonter sur mon vélo. Je garde la seconde pour l’hôtel, au risque de devoir remettre mon vélo dans sa boîte à l’extérieur. Puisqu’il fait tellement chaud, le réceptionniste me laisse démonter le tout dans l’entrée climatisée de l’hôtel. Le tout est dans la boîte 10min plus tard. Je monte à la chambre, une autre brassée, et douche. Demain matin, c’est mon dernier transfert vers mon quatrième camp de base.
La météo de ma prochaine destination annonce de la pluie tous les jours de la semaine. Les trois premiers jours en fin de journée, et les suivants, pluie soutenue en continu après. Je m’ajusterai en fonction des sauts d’humeur de dame nature.
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